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Photo du rédacteurJulie Belleau

N'es-tu pas fatigué ?

Je viens de me réveiller de plus de 12 heures (4 milliards d'années ?) de sommeil.

Assez incroyable pour ma part et je me suis réveillée avec cette amertume. La connais-tu ?

J'ai bien conscience après toutes ces années à "travailler" sur moi que ce sentiment est quelque chose de bien plus vaste, quelque chose qui ne m'appartient pas, quelque chose qui est largement diffusé.


Alors est venue cette question, "N'es-tu pas fatiguée ?" et les larmes aussi sont venues car on demande à nos corps de retenir tant de choses de peur que laisser sortir tout cela ne dévaste le monde, le nôtre en tout cas. Ce sont des raisons valables mais qui finalement nous accablent et nous enferment.


Même si j'ai cheminé et que je me suis permise d'être de plus en plus moi et que sur le chemin j'ai la chance d'accompagner d'autres personnes, il y a encore des endroits où je me retiens, où je me donne tort, où je réagis face au jugement positif et négatif usité dans nos sociétés, au sein de la famille et entre amis.


Alors oui ce serait facile de blâmer les gens mais cela ne fait qu'alimenter les jugements.

On peut passer son temps à lutter contre les jugements ou bien on peut faire en sorte de ne plus en être l'effet. J'avoue, la deuxième option n'est pas forcément la plus facile et la plus confortable mais la première est épuisante.


N'es-tu pas fatigué de devoir toujours faire bien ? N'es-tu pas fatiguée de répondre aux besoins fous des gens ? N'es-tu pas fatigué de ne plus savoir comment t'adresser à quelqu'un sans te prendre les foudres de 4 milliards de structures humaines ? N'es-tu pas fatiguée d'avoir peur que tout le monde t'abandonne car tu es ce que tu es : différente ?

J'ai envie de dire, "Et si la course folle se terminait maintenant ?".


Le jugement du bien et du mal a créé une structure de moralité qui n'a rien à voir avec nous.

Penses-tu que s'il n'y avait plus de structure de moralité, ce serait littéralement le bordel ?

Ou bien est-ce le jugement qui rend fou ?

Au lieu de verser totalement dans la folie comme Joker est-ce que la vraie transgression serait de ne plus jamais acheter comme vrai, réel et significatif un jugement ?


Un pas après un autre, on peut sortir de la codépendance et on peut rentrer dans un monde de laisser-être, de vulnérabilité et de gratitude qui peut tout changer.

Des gens sortiront peut-être de ta vie, motivés par les jugements... Respire... Ne les retiens pas en les jugeant... Respire... Avance.



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